Seul au monde
La vie est injuste. Et la vie politique encore plus. C'est ce que doit se dire Jacques Peyrat en ce moment, en encaissant une par une les défections des membres de sa majorité.
Voilà un maire qui a rétabli les finances d'une ville au bord de la tutelle en 1995, qui a mené à bien des grands travaux qui vont transformer la ville de Nice et la faire rentrer dans le XXIème siècle et qui, au moment où cette nouvelle ville va sortir de terre, se retrouve marginalisé et humilié.
Sa détermination à se battre jusqu'au bout demeure pourtant intact. Mais la machine UMP mise en route par Christian Estrosi est un rouleau compresseur inarrêtable, et le maire est en train de le vérifier à ses dépens.
Conscient du jusqu'au-boutisme congénital de Jacques Peyrat, le ministre-président du Conseil Général est tout simplement déterminé à l'empêcher de se présenter et il pense en avoir les moyens. Le terrain judiciaire a été envisagé mais il est trop tard et Eric de Montgolfier, malgré ses relations orageuses avec le maire, n'est pas homme à se laisser manipuler comme cela.
La stratégie d'Estrosi est donc tout simplement d'empêcher Peyrat de constituer une liste en jetant une fatwa sur tous les membres de l'UMP qui oseraient se présenter aux côtés du maire sortant. Or, il faut trouver 69 personnes pour constituer une liste municipale à Nice, de préférence des gens crédibles et avec un minimum d'expérience politique. La suprématie d'Estrosi sur la droite niçoise est aujourd'hui telle que l'hypothèse de cette impossibilité est parfaitement envisageable.
A moins bien sûr que Jacques Peyrat ne retourne à ses premières amours...