Ciotti : ça se complique
Tout fraichement élu député, Eric Ciotti voyait il y a peu encore son avenir tout tracé. Christian Estrosi candidat à la mairie de Nice, il était prêt à briguer sa succession à la présidence du Conseil Général et comptait présenter sa candidature dans le 1er canton détenu par le socialiste Marc Concas. Plus qu'une formalité compte tenu de l'implantation de ce dernier mais avec la vague estrosiste annoncée avant la candidature Peyrat, il y avait de quoi être optimiste.
Mais patatras! En premier lieu Jacques Peyrat s'est non seulement porté candidat à un troisième mandat mais il a annoncé - officieusement - dans la foulée son intention d'être candidat dans le 1er canton. Comme en 1995, il a décidé de jouer l'offensive tous azimuts et a trouvé un digne successeur de Patrick Stéfanini en la personne d'Eric Ciotti, sa nouvelle bête noire. Il mène notamment une campagne de dénigrement auprès des employés municipaux qui craignent une mairie régentée de fait par Von Ciotti derrière les risettes d'Estrosi.
D'autre part, Christian Estrosi voudrait garder son bras droit sous son aile à la mairie en tant que n°2 de l'équipe municipale (n°3 sur la liste, parité oblige) plutôt que de le voir prendre son envol au Conseil Général. 4 ou 5 jours par semaine à Paris, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer aura besoin d'un homme de confiance pour gérer la municipalité au jour le jour et Eric Ciotti a su depuis des années se rendre indispensable par sa rigueur (d'où le surnom de Von Ciotti) et son intelligence stratégique.
Alors qui à la présidence du Conseil général ? Charles-Ange Ginésy semble le choix le plus logique. Mais Christian Estrosi a mis suffisamment de temps à prendre le département aux Ginésy pour le rendre aussi facilement. Alors il songerait à d'autres solutions et, inévitablement, les rumeurs partent dans tous les sens. La dernière en date fait état d'une femme...
Mais Eric Ciotti n'a pas abdiqué. Et s'il se sort du bourbier qui s'annonce dans le 1er canton, ce ne sera pas pour obtenir une vulgaire vice-présidence. Reste à convaincre le patron et, selon des membres du premier cercle, ce ne sera pas moins difficile que de battre Marc Concas et Jacques Peyrat.
* Photo Nice Rendez-Vous