Elus on Line (IV) : Patrick MOTTARD, Lost in translation
Analyser les posts cinéma de Mottard sur la toile, c’est l’assurance d’un sacré mal de crâne. Comprendre la stratégie de ses posts politiques est en revanche assez aisée. C'est simple, on tape sur Allemand aussi fort que l’on peut. Ces multiples tentatives de KO virtuels se déroulent toujours en deux temps. On envoie, via un post plus ou moins explicite, une belle ogive, on laisse mijoter quelques minutes et on modère les messages négatifs en laissant place nette aux quelques supporters qui vomissent leur bile sur le premier fédéral. Et encore, je pèse mes mots. Nice Matin a d'ailleurs consacré une demi-page sur ces commentaires. La modération est des plus subjectives car on ne peut croire que l'intégralité des commentaires soient partisans.
Ensuite, si vous savez utiliser Google, vous vous apercevez de la chose suivante : en tapant « site :patrickmottard.blogspot.com patrick allemand » (la recherche est faite uniquement sur le site spécifié), on se retrouve avec près de 50 pages où on l’on peut lire des attaques toujours plus violentes contre Allemand. De la méconnaissance abyssale à l’analyse froide de la défaite d’Allemand aux Législatives, du Bunker Biscarra à la sempiternelle remise en cause de ces compétences, Mottard doit sans doute faire des cauchemars quand il ne trouve rien à redire sur l’action du 1er Vice-Président de la Région. Signalons, tout de même, que le punching-ball attitré de "Patrick le Dissident" reste Peyrat. Bizaremment, Estrosi et Ciotti sont plutôt épargnés.... C’est vraiment à se taper la tête contre un mur car Mottard parle de la machine à perdre de la fédération PS 06 mais, depuis 2001, son obsession de revanche transparaît dans tous ses actes sur son site ou son blog. Il encourage les rebellions, attise la haine entre les militants et conduit la dissidence au sein du PS azuréen, une bagatelle en somme.
Enfin, heureusement qu’il nous fait partager sa deuxième passion, le cinéma ! Et oui, c’est tellement réconfortant d'apprécier le résumé de films slovéno-turkmens non sous-titrés relatant la vie d’une chèvre et d'un poney dans les montagnes de l’Oural. Un tiers des messages depuis la création de son blog est consacré à la culture, le cinéma, les voyages ou la littérature. Non pas que je sois allergique à un break entre deux posts politiques mais partir faire le reporter au Festival de Cannes pour Franck Viano (qui se retrouvera sur sa liste) en pleine campagne des législatives, c’est un peu fort de café.
Je ne remets nullement en cause sa connaissance cinématographique qui est proprement prodigieuse. On sent une vraie sensibilité doublée d’un avis d’expert indéniable comme il peut l’être également sur une œuvre littéraire mais ce mélange des genres est trop marqué. Il aurait suffi de colorer de quelques messages plutôt que de nous abreuver de résumés de films ou de nous donner son classement des « 30 meilleurs films qui sont vachement bien à regarder » Enfin, ce que j’en dis... Avec l’argent dépensé pour aller voir tous ces films, c’est autant d’argent qu’il aurait pu mettre dans sa campagne qui, en plus, risque d'être à ses frais.
J’oubliais de vous parler de son site copieusement fourni de ses interventions durant les conseils municipaux. C’est la seule et unique valeur ajoutée par rapport au blog car le reste est particulièrement creux mis à part ceux qui aiment les photos de mariages ou les listes des familles qui le soutiennent. En ce qui concerne son livre, je vous laisse redécouvrir le post "tous les garçons s'appellent Patrick" de Jaquou (toujours aussi inspiré celui-là !).
Enfin, je n’ai pas parlé comme je l’ai fait avec Ciotti ou Peyrat de l’esthétique des sites Mottard pour la bonne et simple raison que le paramétrage du blog est géré par le fournisseur, donc peu de place pour l’orginalité. Pour le site, on remerciera le logiciel Microsoft Frontpage qui recelait dans sa version de 1997 de quelques modèles de sites Internet « people ready ». Oui mais 1997, c’est tellement loin !