Le Patrick Mottard de la droite
"Je ne doute pas une seule seconde du soutien de Christian Estrosi". A n'en pas douter cette déclaration faite par Jean Icart hier figurera en bonne place parmi les nominés du prix de l'humour politique niçois. Ou le conseiller général du 2ème canton y croit vraiment et il faut qu'il procède rapidement à des examens psychiatriques approfondis. Ou il bluffe mais ça va vite se voir et il va passer pour un imbécile. Les mauvaises langues diront que ce n'est pas la première fois mais tout de même.
Jean Icart va jouer en quelque sorte le rôle d'un Patrick Mottard de droite. Aucune chance de gagner ni même de se maintenir au second tour, mais une faculté rare à énerver ses "amis" politiques et une foi inébranlable en sa destinée personnelle. Les deux hommes sont des sortes de born again qui ont été frappés un jour par la grâce et qui depuis se sentent investis d'une mission. Pour Patrick Mottard, cette révélation est arrivée le jour de mars 2001 où une partie de la droite a voté pour lui par haine de Jacques Peyrat. Fort de ses 41% il a cru qu'il était l'Elu, "the chosen one". Dans le cas de Jean Icart, on a du mal à comprendre d'où lui vient ce sens de sa propre destinée. Est-ce une croyance aux forces de la génétique ? Rappelons que son père, Fernand, a été ministre de VGE. Ou est-ce que tout simplement il ne vit pas dans un monde parallèle depuis le jour où Jacques Médecin s'est évadé de Nice, destination Punta del Este ? Il semble qu'il ait cru ce jour là que son heure allait bientôt arriver et, en dépit du temps qui passe et de toutes les évidences, il le croit toujours.
L'excellent blog Nissa 2008 évoque une rumeur qui fait état d'une rencontre entre Jean Icart et Patrick Mottard. Si une telle rencontre a eu lieu, je ne vois pas ce qu'elle aurait pu être d'autre qu'une visite de courtoisie réciproque destinée à faire jaser le microcosme. Un accord politique est inenvisageable entre les deux hommes. Pas parce qu'ils ne sont pas du même bord. Simplement parce que s'ils s'alliaient, ces deux égos seraient bien incapables de régler la question de la tête de liste autrement qu'aux tirs de mortier.